La Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes

«Pour moi la SAPE est une réalité contradictoire, fascinante. Il s’agit d’un héritage du passé colonial réinterprété de façon singulière par les colonisés, et qui inévitablement dévoile deux ressorts vitaux pour tout être humain : l’estime de soi, et le besoin de reconnaissance de la part d’autrui. Les sapeurs obsédés par leur apparence, se montrant riches et puissants, veulent laisser une trace de leur passage sur terre. Ils aspirent à entrer dans l’histoire comme des figures importantes de leur époque. Entre-temps, lorsqu’ils se promènent vêtus de leurs plus beaux costumes, ils sont traités avec respect et admiration. Ils évitent ainsi d’être marginalisés à cause de leur origine sociale. Pendant quelques heures ils arrivent à être cet autre imaginé.» Hector Mediavilla – EditionsIntervalle

Mes nouveaux amis Sapeurs

Simplice, Meya, Miss Madison, Zinga Zinga et Chrissie ont joué, défilé à l’image de mannequins incroyables. D’ailleurs ils posent, miment, jouent et le temps s’arrête. Ils sont pour certains dans la Sape depuis de longues années, jusqu’à trente ans pour Zinga Zinga, qui travaille d’ordinaire à la morgue de Makelekele. Aussi nous avons joué dans un maquis, dans les rues, mais aussi sur les bords du fleuve Congo, sur l’île aux amoureux.

The «SAPE»

«In my opinion, the Sape is a contradictory and intriguing reality. It is about a heritage from a colonial past that is reinterpreted in a unique way by who were colonized, and that reveals a fundamental issue : that of self-esteem linked to the need for recognition by others. The Sapeurs, obsessed with showing off and displaying themselves as rich and powerful, want to leave their mark on life. They aspire to be remembered as important figures of their time. Until that time comes, wherever they go out dressed with their finest suits, they will be treated with respect, even with admiration, and will strive to avoid being marginalized due tu their social background. And for a few hours they manage to become that «other» they had always yearned to be.»

Hector Mediavilla – EditionsIntervalle

Simplice, Meya, Miss Madison, Zinga and Chrissie played, parading like incredible models. They pose, mime, play and time stops. Some of them have been in the Sape for many years, up to thirty years for Zinga, who usually works at the Makelekele morgue. We played in a bush, in the streets, but also on the banks of the Congo River, near the island of lovers.